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Cultures et confiture
15 janvier 2007

La traque des nazis

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A l'échelle de l'humanité, tout est possible. D'ailleurs, beaucoup de choses ont été faites et continuent à se faire : du petit bonheur douillet au désespoir abyssal, sans oublier la part trop méconnue d'ignominies, racistes, sexistes, religieuses. Ou gratuites. (La chose arrive, les exemples pullulent. On peut se rafraîchir la mémoire en lisant ou relisant Gide).

Dans le cas des horreurs nazies, il a fallu, lors du fracassant Procès de Nuremberg en 1946, créer l'appellation de "crime contre l'humanité". Parce qu'à travers les souffrances de certains, qui ne sont pas nous, c'est la dignité d'homme qui a été violée.
Les crimes ont eu lieu, des images - aveuglantes, repoussantes, désastreuses pour l'imaginaire et les naïvetés - ont martelé les évidences : six millions d'individus sont morts à cause d'individus qui leur étaient (quoiqu'ils aient pu penser) semblables.

Les morts étant morts, les criminels ayant été désignés, on aurait pu croire que les sanctions - mais seront-elle jamais à la hauteur des crimes accomplis ? - seraient scupuleusement appliquées. Que les méchants payeraient, et peut-être, finiraient par prendre la mesure de leurs gestes passés.

Sauf qu'à l'échelle de l'humanité, tout est possible. La Justice, fut-elle internationale et pleine d'une évidente bonne volonté, ne suffit pas toujours à l'application des condamnations. Le Mal a existé, et continue son petit bonhomme de chemin. Juste, un peu plus secrètement. L'espace d'un temps. On se la joue discrétos, pour mettre en place des réseaux de fuite mitonnés aux petits oignons. Les criminels nazis ont été assez fous pour croire en leur folie, ils ne vont pas se plier à la Justice humaine !
Les criminels nazis ont donc filé prendre le soleil, faire le plein d'iode, et de profil bas. Peinards, en Amérique du Sud.

Heureusement, à l'échelle humaine, tout est possible. L'initiative de Simon Wiesenthal, puis celle de Beate et Serge Klarsfeld, ont pu voir le jour et grandir, jusqu'à devenir authentiquement efficaces. Leur but ? Poursuivre les coupables, là où ils étaient. Débusquer, alerter, secouer les esprits et les recherches.
Directement ou pas, leur engagement a mené à l'arrestation d'Adolf Eichmann en 1960, à celles de Kurt Linschka, Herbert Hagen, Ernst Heinrichsohn en 1979, ou encore celle de Klaus Barbie, entre autres tortionnaire de Jean Moulin et responsable de la déportation des 44 enfants d'Izieu.

France 2 diffuse ce soir "La traque des nazis", réalisé par Daniel Costelle et Isabelle Clarke. Revenant sur la poursuite des criminels en fuite, le documentaire rappelle également le nombre d'horreurs commises durant le Reich, images inédites à l'appuis. Choquantes, bien entendu. Mais peut-il en être autrement, dès lors qu'on aborde cette période de l'Histoire, si réellement inconcevable que chaque nouvelle photographie, chaque nouveau témoignage suscite encore et toujours un identique effroi ?

Pour se réconcilier avec l'humanité - au coeur de laquelle tout est possible, n'est-ce pas ? - on pourra suivre jeudi à 17h30 l'"Hommage de la nation aux Justes de France". Ces hommes et femmes, de tous millieux, qui ont permis parfois au péril de leur vie de sauver des Juifs de l'extérmination nazie. La cérémonie doit avoir lieu au Panthéon à Paris, autour de Jacques Chirac et Simone Veil, présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

"La traque des nazis", documentaire de Daniel Costelle et Isabelle Clarke.
Le 15 janvier à 20h50, sur France 2.

"Hommage de la nation aux Justes de France".
Jeudi 18 janvier à 17h30, sur France 2.

L'espoir ou le désespoir sont permis. A nous de choisir notre posture, la résistance passe par là.
Aussi.

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