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Cultures et confiture
18 janvier 2007

Tchekhov à Bobigny, oh oui !

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La MC93 de Bobigny réussit le petit exploit d'inciter les amateurs de théâtre parisiens à traverser le périph'. Pensez, avec le nombre de théâtres concentrés dans la capitale, il faut réellement frapper fort pour marquer sa différence - et la rendre séduisante.
Ce lundi 15 janvier vers 20h10, à la sortie du métro Bobigny-Pablo Picasso (terminus de la ligne 5, presque le bout du monde), une petite troupe se dirige, à l'aveugle, hésitant un peu sur la direction, vers le Boulevard Maurice Thorez. En point de mire ? La Maison de la Culture, où se joue un petit miracle de drôlerie.

Depuis le 8 janvier, Anton Tchekhov fait rire les publics. Pas sourire. Pas opiner gentiment. Rire. Avec élan, entrain, abandon de soi et pomettes en fête. Patrick Pineau a mis en scène trois pièces en un acte du célèbre auteur russe, et depuis le début du mois, le bonheur est dans la salle. Pans de murs répartis en scène, tableau encadré, symétriquement scindé, obscurité.
Nous sommes au théâtre. Les premiers accords du célèbre et renversant "The man I love" se font entendre. Préjugé positif immédiat, attendons la suite.

La suite ne déçoit pas. Au fil des trois pièces, très brèves (chacune dure environ 25 minutes), une identique saveur de langage, d'humour et d'ironie.

La demande en mariage, servie par Hervé Briaux, Laurence Cordier et Fabien Orcien démarre fort. Tchekhov sait glisser le rire entre les drames; dans cette traduction d'André Marcowicz, il est tout simplement irrésistible. A tel point qu'on s'imagine avoir vu le meilleur de la soirée, dans cette représentation inaugurale.
Erreur :
Le tragédien malgré lui va presque plus loin, porté par la formidable performance de Patrick Pineau, défendant avec fureur et un volubile désespoir les malheurs de ce père de famille croulant sous ses tâches quotidiennes. Les rires fusent, le groupe de collégiens - ce redoutable public - craque et s'esclaffe à gorge déployée.
Quand vient la dernière pièce,
L'Ours, charmant duel financiéro-amoureux, on regrette de devoir se séparer, déjà, de cet univers déjanté et - c'est sa force - totalement crédible.

La vie selon Tchekhov embrasse tout, dépasse tout, s'alimente de détails infimes qui ne le sont jamais vraiment. Si l'humour est là, c'est que la vérité n'est pas loin. Ce soir-là, Bobigny était le plus bel endroit du monde. Celui où il fallait être. Alors, allez-y ! C'est jusqu'au 4 février.

La demande en mariage,
Le tragédien malgré lui,
L'ours, d'Anton Tchekhov.
Mise en scène par Patrick Pineau.


MC93, 1 Bd Lénine. M° Bobigny-Pablo Picasso (ligne 5)
Du lundi au samedi à 20h30, le dimanche à 15h30.
Relâche le mercredi et jeudi.

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